Face à l’ampleur des dommages au bétail depuis les premières curées de vautours au milieu des troupeaux sur le secteur de Laguiole en 2020 puis en 2023, causant l’affolement des animaux, entrainant blessures, morts et autres préjudices induits, Vincent ALAZARD, Maire de Laguiole et éleveur réaffirme son engagement dans la résolution de la problématique vautours /élevage et la nécessité de « faire bouger les choses collectivement ».

Sa volonté : faciliter le dialogue, faire entendre ceux qui font vivre ce territoire, pour faire émerger des solutions adaptées et concrètes. « Il y a urgence d’une prise de conscience générale et d’un plan d’actions ».

Pour rappel, la première réunion qu’il avait initiée en juillet 2020 avait réuni à Laguiole pas moins de 120 éleveurs des 3 départements du plateau de l’Aubrac ainsi que des représentants des professions connexes venus témoigner aux services de l’Etat et autres acteurs du vautour fauve, leurs inquiétudes et leurs interrogations face à ce phénomène méconnu. Un phénomène qui semblait s’installer mettant à mal une pratique agro-pastorale locale vertueuse et reconnue, associée à de nombreux SIQO.

Le 16 aout 2023, le Maire avait convié Isabelle KNOWLS, Secrétaire générale de la Préfecture, à venir écouter les éleveurs sur l’estive communale des Planes, suite à la consommation d’une velle (présumée vivante) et la mort consécutive de deux doublonnes (voir la publication).

Un courrier co-écrit avait ensuite été envoyé à la Préfecture pour consigner les faits et demander des mesures.

Récemment, avec cette même volonté de poursuivre le dialogue et de partager les dernières observations et évolutions règlementaires, le Maire a réuni le 27 février autour d’une même table en Mairie : les éleveurs estivants aux Planes, les représentants de la Chambre d’Agriculture, de la LPO dont la responsable du programme « Conservation vautours » et l’agent référent « Groupe de travail Agriculture et faune sauvage » du PNR Aubrac.

La DDT et l’OFB n’ont pas souhaité participer.

Chacun a pu s’exprimer tour à tour.

Les grandes lignes de ces échanges :

Les éleveurs ont fait part, entre autres, de leur désarroi face aux attaques des vautours : stress, blessures et détresse de leurs animaux, anéantissement de leur travail auprès des animaux  (bienêtre et docilité) et sur la sélection génétique, pertes et dégâts directs et induits. Ils demandent une régulation de leur population qui, selon eux, du fait de leur surnombre ont élargi leur périmètre de prospection et viennent sur l’Aubrac pour trouver à se nourrir « l’homme les a réintroduits et conforté leur développement : à lui d’intervenir en responsabilité pour en maitriser les préjudices« . Ils avancent une évolution de leur comportement se rapprochant de stratégies de prédation et ne voient aucune utilité aux curées, bien au contraire que des dégâts et la nécessité de retirer la carcasse de toute façon.

Les représentants de LPO confirment un développement satisfaisant de la population, mettent en avant l’utilité du vautour à l’élevage (équarrisseur naturel). Ils relèvent n’avoir observé aucune modification de comportement. Ils ont exprimé leur volonté de favoriser une meilleure cohabitation avec l’élevage et reconnaissent « un manque d’accompagnement de la part de la LPO sur la reprise de l’espace de l’Aubrac par le vautour ».

Les travaux du groupe « Agriculture et Faune sauvage » du PNR, ceux du comité départemental « Vautours fauves et élevages » ainsi que les dispositifs d’accompagnement et d’expertise ont été évoqués.

Un compte rendu détaillé de ces échanges sera envoyé à la Préfecture.

Le Maire a remercié chacun pour cette écoute mutuelle.

Il a rappelé l’importance de faire remonter signalements et témoignages.

Il a personnellement invité les 3 représentants de la LPO à venir découvrir la vie des troupeaux en estive, pour se rendre compte de l’équilibre harmonieux de ce système agro-pastoral, de son rôle majeur pour le territoire et les convier à porter leur regard sur l’investissement des éleveurs en faveur du bien-être et de la quiétude de leurs animaux.

 

Ces 4 dernières années 170 signalements d’attaques de vautours ont été recensés en Aveyron.
La PREFECTURE DE L’Aveyron vient d’autoriser les tirs d’effarouchement (voir communiqué de Presse de la Préfecture).
Une formation est organisée par la Chambre d’agriculture et animée par l’OFB le mardi 11/03 à Rodez.
INSCRIPTION  avant le 5 mars auprès de la Chambre d’agriculture de l’Aveyron : au 05 65 73 78 18.
Seules les personnes ayant suivies cette formation pourront réaliser ces tirs à blancs.

 

Eleveur, votre troupeau est victime des vautours :

Numéro de signalement de dommages sur un troupeau et rappel du protocole à suivre dans le document PDF ci-dessous